Ca va saigner [Lincoln] "HOT"

Eléanor regardait son armoire avec désespoir. Comme toutes les filles, elle ne savait pas quoi mettre lors d'un premier rendez vous. Et puis soyons franc, il est encore plus difficile de savoir ce que pense un assassin qu'un homme normal. Déjà, ils préfèrent éviter les lieux trop bondés (on peut facilement se prendre un coup de couteau sans que personne ne voit rien), les lieux avec une seule sortie (il faut toujours quelques portes de secours en cas de pépin), bien évidemment on évite également les lieux trop exposé pour ne pas être reconnu,...

En bref, sortir entre assassin n'est pas simple.

Et sortir avec un assassin non plus.Les réflexes ont la vie dure. Même en sachant qu'elle serait en sécurité avec Lincoln, comment laisser ses armes à la maison? Un assassin ne dors jamais sur ses deux oreilles et ne sort jamais sans armes, question de survie.

Seulement voila, allez planquer vos armes habituelle dans une mini jupe et un débardeur et vous comprendrez le dilemme d'Eléanor. Après un très long moment de réflexion, elle opta pour un pantalon noir basique, un chemisier bleue pâle et une paire de chaussure noir à talon. C'était une tenue passe partout et qui lui permettait d'emporter une bonne partie de ses armes. C'était déjà mieux que de ne pas pouvoir en prendre du tout.

Une fois habillé, elle regarda sa montre et failli s'étrangler, elle avait intérêt à se bouger pour ne pas être en retard. Un maquillage rapide, au sautoir en or enfilé à la va-vite, un coup de peigne dans ses cheveux et une cape noir en guise de manteau, en moins de 5 minutes, elle était dehors.

Ils avaient rendez-vous sur le chemin de traverse, mais il ne lui avait pas dit leur destination finale. Elle s'était faite violence pour ne pas rechercher des indices lui indiquant leur destination.

Elle arriva en face du Chaudron Baveur, leur lieu de rendez-vous, elle avait les roues rosies par le vent frais et était excité comme une gamine devant un cadeau surprise dont elle ne connait pas le contenu. C'était un assassin, certes, mais une femme avant tout. Et elle pouvait être aussi féminine, douce et agréable, que cruelle et féline.

Et pour l'heure, elle ressemblait plus à une adolescente faisant le mur pour rejoindre son copain. N'allez pas mettre cette excitation sur le compte des sentiments amoureux. Elle était presque certaine d'être amoureuse de son ami d'enfance Rahkesh. Mais, il ne la voyait probablement pas de cet œil là. Elle s'était donc mise en tête de le rendre jaloux en sortant avec un autre homme.

De fait, Lincoln était un assassin plutôt bien de sa personne, et Eléanor se sentait parfois seule. Alors autant accepter cette proposition qui tombait à pic. Et au moins, il ne la traiterait pas comme une poupée de porcelaine.

Il arriva quelques minutes après l'arrivée d'Eléanor. Tout comme elle, à la fois sobre et élégant. Il posa un baiser sur la joue de la jeune femme avant de s'excuser. L'excuse aurait semblé plus que bizarre pour un moldu. Une personne parlant à son chat serait jugé sénile. Mais dans le monde de la magie, cela n'avait rien d'étrange. Eléanor avait elle aussi une relation privilégié avec Stella, son familier, qui s'avérait être un chat.

" Bonjour, pas de soucis. Ça va bien. ... Ou va-t-on?? "

En réalité, elle était un chouya nerveuse, cela faisait un bail qu'elle n'avait pas eut de copain et - malgré le fait qu'elle n'éprouve rien pour lui - avait peur de faire un impair.

Galant, il lui ouvrit la porte et lui céda le passage. Il n'était pas difficile de savoir qu'ils allaient en direction du Chemin de Traverse. Elle fit un signe de tête presque imperceptible au barman en guise de salut et traversa la salle rapidement, Lincoln à son coté.

L'allusion au reste de la soirée fit sourire Eléanor, au moins c'était direct. Mais pour l'heure, elle était surtout intéressé par le petit resto. Elle ne restait jamais en place et du coup avait souvent faim. Il faut dire que le manque d'entrainement peut causer votre mort, alors forcément, dès que vous avez le temps, vous vous entrainez.

Il lui avait pris la main et Eléanor se laissa guider, laisser les autres prendre des initiatives c'est sympa aussi. Et visiblement, il aimait prendre des initiatives. Il l'embrassa avec passion et elle répondit a son baiser en l'attirant vers elle de sa main libre. Prendre un assassin par surprise n'est pas chose aisé et est surtout dangereux, mais pour le moment Eléanor appréciait.

Un assassin embarrassé c'est craquant!

Et Eléanor ne put s'empêcher de prendre un petit air narquois qu'elle perdit rapidement au profit d'un sourire franc.
" Ce n'est pas désagréable,..."

Arrivée dans l'arrière cours, elle sortit sa baguette et réalisa le petit rituel permettant d'accéder au Chemin de Traverse. Il y avait un peu de monde dans la rue, mais rien à voir avec une veille de rentré quand l'ensemble des élèves faisaient leurs courses avant la rentré scolaire. Elle se tourna vers Lincoln sans lâcher sa main et demanda malicieuse : "Droite ou gauche?"

N'étant pas présente en Angleterre depuis bien longtemps, elle ne connaissait pas bien les magasins et restaurant du coin. Elle était donc bien incapable de deviner quand vers quel lieu il les guidaient, mais Eléanor se prit au jeu et se laissa guider par son compagnon.

Visiblement, sa réaction lui plaisait. Il avait l'air content d'être là. Mais il ne lui indiqua pas la direction pour autant. Il se contenta de la guider dans de petites rues adjacentes avant de reprendre la parole.

Marrant, elle ne le pensait pas si bavard :
"Alors, qu'est ce que tu fais de beau en ce moment ? Ça me fait plaisir de pouvoir te voir ce soir ! Je ne sais pas pourquoi, mais j’en avais très envie ! J’espère que tu passeras une bonne soirée et que je ne serais pas trop chiant ! J’ai un peu de mal à dormir en ce moment !"

En général, les assassins ne sont pas prolixe. Question de survie. Un bavardage de trop et c'est la mort assurée. La seule variable étant la façon de mourir : de rapide à très longue et très désagréable.

Mais ne pas être obligé de mentir sur son activité était plutôt agréable. C'était le genre de petit mensonge qui tuait un couple à petit feu. Et peut être l'une des raisons pour laquelle Eléanor ne laissait que peu de personne l'approcher de trop près. Mais à cet instant, la canadienne n'y pensait pas.

"J'ai pas tellement de boulot en ce moment donc j'en profite pour m'entrainer et visiter le coin. Comment ce fait-il que tu es du mal à dormir? " La seconde question qui paraissait anodine ne l'était pas. Les gens éprouvant du remord on toujours du mal à dormir. Et un assassin éprouvant du remord était un homme fini.

Finalement, ils avaient peu parlé avant d'arriver a destination et Eléanor n'avait pas suivi le chemin. Elle s'était laissé distraire. Pas bon ça!

"On est arrivé ! J’espère que tu vas aimer !"

Eléanor pénétra dans le petit restaurant. Il y régnait une certaine intimité, ce sentiment agréable d'être chez soi. La cheminée, était allumée et dispensait une douce lumière sans pour autant chauffer la pièce. Ils furent installé dans un coin, ce qui leur permettaient de voir une grande partie de la salle tout en étant relativement invisible.

Le serveur leur donna les menus et repartit aussi vite qu'il était arrivé.

"Alors, tu trouves ça comment ? "

"J'aime bien. C'est assez intime sans être oppressant ou angoissant. Et il y a l'air d'avoir du choix." Dit-elle en ouvrant le menu.

En fait, il y avait vraiment beaucoup de choix. Eléanor ne connaissait pas encore toutes les spécialités de la cuisine du coin et était loin d'en avoir fait le tour vu le nombre de plats proposés dans le restaurant. Elle lu deux fois la totalité du menu avant de relever le nez vers son compagnon : "Qu'est ce que tu vas prendre?

La jeune femme n'hésitait pas à tuer quand il le fallait, mais ne savait que choisir à manger. Le monde est étrange n'est-ce pas?

Lincoln n'avait pas vraiment l'air de savoir quoi prendre lui non plus, mais il se décida rapidement pour répondre à la question d'Eléanor : "Des magrets de canard à la menthe ! Ça m’a l’air d’être un plat anglais, on verra bien ce que ça donne ! Et toi ?"

Le fait qu'il lui retourne la question fit soupirer la jeune femme. Eléanor ne savait toujours pas quoi prendre. Le canard ne lui disait rien du tout.Elle orienta ses recherches vers des plats traditionnels qu'elle n'avait pas encore goutté.
"Probablement du fish & chips, parce que franchement je ne sais vraiment pas quoi prendre!"

Il sembla se souvenir alors de la question qu'elle avait posé un peu plus tôt dans la soirée. Pourtant il répondait à la question sans pour autant y répondre :
"Si je dors mal, c’est à cause de certains cauchemars. J’ai beaucoup de mal à m’endormir et quand j’y parviens, je me fais réveiller par ces cauchemars ! J’aimerais bien qu’ils cessent mais je ne sais pas comment y parvenir ! Certaines nuits je dors très bien… mais elles sont rares en ce moment ! J’espère que je dormirais mieux ce soir !"

Des cauchemards. Qui n'en faisait pas? Même Eléanor en avait. Tuer des gens lui avait toujours semblé normal et n'avait jamais provoqué le moindre soupçon de cauchemard. Regarder un film d'horreur moldu avec des bestioles d'une laideur sans nom, oui. Elle avait donc cessé de regarder des films d'horreurs. Méthode simple et efficace.

Il sourit. Il avait du charme quand il souriait. Et le fait de passer une bonne soirée semblait dépendre autant d'elle que de lui. Mais ils avaient le temps.

Le serveur arriva pour prendre leur commande et se retira dès que ce fut fait. Elle avait gardé la main sur la table et Lincoln avait posé la main sur la sienne avec une certaine douceur. Bien que surprise par l'attitude de l'homme, elle ne dégagea pas sa main. C'était un contact agréable.

Elle sentit un courant d'air froid car la porte du restaurant venait de s'ouvrir. Le serveur se précipita vers ses nouveaux clients. Deux hommes, le premier d'une quarentaine d'année, les cheveux grisonnants, un ventre plus rond que celui d'une femme enceinte. Le second, la trentaine, brun, maigre à en faire palir de jalousie les mannequins anorexiques moldu.

Ils auraient eu l'air de deux 'salary man' après le boulot s'il n'était pas si aisé de voir que le petit gros était le chef et la grande asperge son larbin numéro un.

Le fait de savoir que c'était le chef d'un gang de mafioso local et son bras droit y était aussi peut être pour quelque chose. Elle lui avait collé une raclé - au larbin numéro un - la semaine dernière après avoir perturbé le déroulement d'un échange argent/drogue avec un autre gang local. On devinait encore légèrement l'oeil au beurre noir qu'elle lui avait infligé.

L'asperge l'apperçu alors qu'elle était en train de le regarder, il se pencha vers son patron pour lui murmurer quelques morts à l'oreille et se tourna vers la jeune femme.

"Nous avons de la visite." Tout en parlant, elle avait pressé la main de Lincoln avant de la ramener vers elle. Elle fit glisser le poignard caché dans sa manche vers sa main mais ne le dégagea pas complètement.

"Madame, Monsieur" les salua -t-il avant de se tourner vers Eléanor. "J'aurais du travail à vous proposer, je suis près à payer très cher vos services."

"Je ne suis pas à acheter Monsieur. Merci de me laisser diner en paix." Et elle tourna la tête vers Lincoln. Elle n'avait pas envie d'utiliser la manière forte dans cet endroit si charmant, mais si jamais il ne lui laissait pas le choix, elle le ferait. Elle valait bien plus que le boulot - probablement minable - qu'il pouvait lui proposer. Et la liberté n'a pas de prix, même s'il avait une mastercard pour se payer le reste.

[HJ : je te laisse faire répondre le vilain monsieur XD]

Lincoln sembla se méprendre sur ce que souhaitait faire Eléanor. Elle n'allait pas le transformer en porc-épique au beau milieu du restaurant. Même si le fait qu'il veuille acheter ses services comme on achèterait un baguette à la boulangerie du coin était franchement agaçant.

" Vous êtes sure ? Je suis vraiment prêt à y mettre le prix ! Je vous conseille sincèrement d’accepter ! "

Elle toisa le Gros boss l'air de dire, repose la question et je t'égorge. Mais Lincoln intervient avant qu'elle n'ait le temps de répondre au mafioso.

" Et moi je vous conseille de foutre le camp d’ici ! La Demoiselle et moi-même sommes déjà très occupés et on aimerait bien être tranquille !" Eléanor n'avait certainement pas besoin que l'on s'occupe d'elle, mais c'était mignon de la part de son compagnon d'intervenir. Bien évidemment, Asperge ne pouvait qu'intervenir pour défendre son patron, mais ils ne savaient ni lui, ni gros tas à qui ils parlaient. Cependant, Lincoln entrepris de le montrer de façon peut discrète mais plutôt efficace. Gros tas serait presque partit en courant les joues rouges de colère d'avoir été ainsi humilié.

Asperge regarda Lincoln avec un regard effrayé et considéra Eléanor d'une autre façon, une étincelle de peur brilla dans son regard et la brune fit un sourire carnassier qui termina de terroriser Asperge.

"Alors comme ça tu les connaissais ? En revanche je crois que là, je viens de te faire perdre un clients… J’espère que tu ne m’en veux pas ! Comment tu savais que j’avais… une lame dans ma manche ?"

" Dire que je les connais est un bien grand mot. J'avais déjà mis une raclé à la grande asperge. Et tu l'as joué plutôt diplomatique. Mais de toute façon je les auraient rembarré alors,... Si je ne savais pas voir ce genre de chose, il y a longtemps que je serais morte Lincoln! Et je l'ai su à cause de tes vêtements, mais je ne connais personne d'autre qui aurait su le voir!"

En tant que femme, Eléanor savait interprêter le moindre plis de vêtement, chaque geste crisqué ou peu naturel comme une menace. Et pour avoir chercher un certain temps comment bien cacher ses armes en les rendant facilement accessible, elle savait que le couteau dans la manche, bien que classique, était des plus efficace. Et avait remarqué un petit plis quand il avait bougé le bras. C'était un détail que seule une femme aurait put remarquer.

Ce fut le moment que choisi l'elfe pour leur apporter leurs plats. Au moins, c'était du service rapide. Le reste du diner se passa dans le calme et la bonne humeur. Les elfes apparaissaient au moindre signe de leur part, les plats copieux et bon, en tout cas celui d'Eléanor.

Ils avaient parlé de tout, de la pluie et du beau temps, mais pas du travail. Ils n'étaient pas assez intime pour en arriver là. Et puis, compter les cadavres qu'ils avaient dans leurs placards respectifs n'était pas franchement l'occupation principale d'un rendez-vous amoureux. Ni la façont dont ces êtres étaient passés du statut de vivant à celui de mort.

" Que prendras-tu comme dessert?" Après un coup d'oeil à la carte des desserts, Eléanor avait craqué pour la mousse au chocolat maison. C'était de la pure gourmandise car elle n'avait plus faim. Mais cela n'empêcha pas d'attendre le dessert avec impatience.

Lincoln semblait être légèrement perturbé qu'Eléanor ait trouvé son arme. Mais il faut dire que c'est un grand classique. En tant normal, elle portait un étui qui lui permettait de ranger une petite lame et sa baguette sur son avant bras. Elle n'avait qu'a faire un geste pour faire sortir l'une ou l'autre. Ou les deux!

Ceci dit, elle arrivait à planquer une quantité d'arme sur elle qui pouvait être assez impressionnante si elle le souhaitait.

Il prit la carte des desserts et après un coup d'oeil demanda : "Je crois que je vais prendre une part de tarte… aux pommes ! Je crois que j’ai assez donné dans… l’exotique pour la soirée ! Et toi ?"

"Je vais prendre la mousse au chocolat." Elle n'avait pas fini sa phrase que le serveur était déjà en train de noter son choix.

Dès que le serveur eut disparu en cuisine, ils reprirent leur conversation : " Au faite, je ne t’ai jamais demandé, ça fait combien de temps que t’es en Angleterre ?"

Eléanor repensa un instant à la vrai raison de sa présence en Angleterre. Mais c'était son secret. Et il était bien la dernière personne à qui elle pouvait envisager d'en parler.
"Cela fait 4 ou 5 semaines environ. C'est encore tout nouveau quoi " Bien sûr, elle avait déjà visiter Londres au cours de visites à Rahkesh ou pour son boulot. Mais y vivre était différent. Les petites choses du quotidien étaient différentes par rapport à ses habitudes canadiennes. Mais globalement, elle s'en sortait très bien.

Eléanor dégusta sa mousse au chocolat avec lenteur. Elle savoura chaque bouché. Laissa le goût du chocolat envahir son palais. Mémorisa la texture onctueuse sur sa langue. La gourmandise est l'un des sept pêchés capitaux. Et quand il s'agissait de pêcher, Eléanor n'y allait pas avec le dos de la cuillère.

"C'était tout simplement délicieux." Elle soupira de bon être. Une petite ballade digestive lui ferait du bien. Et un peu d'air frais aussi histoire de la réveiller un peu. "Allons faire un tour. Pour une fois qu'il ne pleut pas, autant en profiter!"Annonça-t-elle sur le ton de la plaisanterie. N'empêche qu'il avait plus assez souvent depuis son arrivée. Peut être n'avait-elle pas choisi la meilleur saison non plus!

Une fois l'addition réglé, l'elfe leur apporta leur manteau et ils sortirent dans l'air frais d'un soir d'octobre. A peine la jeune femme eut-elle franchis le seuil du restaurant qu'elle sentit qu'il y avait quelque chose de pas normal. L'air semblait être lourd autour d'elle. La lumière blafarde d'un réverbère illuminait à peine la ruelle.

D'instinct elle sut que les deux mafioso de tout à l'heure n'était pas loin. Et qu'ils avaient appelé du renfort.

"On va avoir de la visite. Part à droite dans la petite ruelle là!" D'un petit signe de tête, elle désigna la fameuse ruelle. Ils pourraient juste se tenir à deux cotes à cotes, ce qui signifie que leurs attaquants serait dans la même situation et ne pourrait donc pas les attaquer tous en même temps. Ils leur serait donc plus facile de se défendre.

Quand le premier sort fut lancé, Eléanor le contra avec facilité et se précipita vers la ruelle.

"Je crois que tu les as un peu énervé tout à l'heure! On se sépare pour faire le ménage? Je t'envoie un hibou quand je suis chez moi. Je vais Transplaner un peu plus loin pour en attirer une partie et tu t'occupe des autres, si ça te vas!"

Ce n'était pas réellement une question, Eléanor comptait les attirer dans un endroit moins visible pour faire du ménage. Mais elle ne pouvait quand même pas massacrer tout le monde à elle toute seule. Elle transplana à une dizaine de mètres dans une rue parallèle et balança sur un ton moqueur : "Et bien les enfants, je vous attends pour jouer moi!"

Des bruits de pas sur ruèrent dans sa direction. Ils criaient fort mais personne dans le voisinage n'avait osé déplacer un rideau pour regarder par la fenêtre. Elle apperçu les éclairs de sorts lancé dans la ruelle ou se trouvait Lincoln un instant plus tôt. Elle savait qu'il s'en sortirait. Les mafiosos n'était que des petites frappes qui survivait car aucun vrai assassin n'avait pris la peine de les réduire en bouilli.

Elle esquiva le premier sort lancé et se lança dans la bagarre, transplanant assez régulièrement pour les éloigner au fur et à mesure de l'endroit de départ. Diviser pour mieux régner. Au fut et à mesure de ses déplacements, ses poursuivants étaient de moins en moins nombreux. Elle semait des blessés tout au long de son parcours. Il ne valait même pas le coup de les tuer. Ce serait une perte de temps. Et pourtant Eléanor n'était pas du genre à avoir dans scrupule quand il fallait tuer! Elle avait même retenu ses coups. Ces imbéciles n'étaient même pas assez doué pour que cela lui serve d'entrainement.

Une fois le dernier poursuivant laissé blessé, pleurant comme un enfant, dans une petite ruelle sombre. Eléanor transplana 5 fois consécutives dans différents endroits de Londres avant de regarder son appartement. Elle écrivit en hâte un petit mot avant d'envoyer son hibou vers Lincoln.

Lincoln,

Merci pour cette soirée qui fut agréable, bien que la fin soit mouvementé. En espérant pouvoir remettre ça bientôt.

PS : je n'ai pas une égratignure, et toi?

Sincèrement, Elénaor.

Le problème avec les mecs, c'est qu'il ne veulent jamais dire clairement que ça ne va pas! C'est une question d'égo. Vous pensez que j'exagère? Voyons donc cela ensemble. Un exemple. Mr. Lincoln H. O'Donnell est actuellement dans une fâcheuse posture à cause de sa blessure et le message qu'il envoi à la personne qui devra le secourir est "je crois que ça ne va pas !". Avouez quand même que c'est assez stupide. Mais revenons à ce qui nous intéresse. L'histoire en elle même.

Après avoir envoyé le hibou chez Lincoln, Eléanor se changea et enfila un débardeur et un sweat bleu nuit sur un jean délavé. Elle déambulait pied nu dans son appartement, prenant un verre d'eau, allumant la télévision moldu pour voir si les amis qu'elle avait semé dans Londres faisait la unes des journaux ou s'ils avaient réussit à récupérer l'ensemble des corps. Pour le moment pas de nouvelle. Le déraillement d'un train à l'autre bout du pays, les grèves dans le pays voisin, la guerre dans des contrés éloignés. Rien de nouveau ou d'intéressant pour la jeune femme.

Elle s'installa sur son canapé, bientôt rejointe par Stella. Stella était une chatte noir. Mais ce n'était pas un simple animal de compagnie. Entre l'humaine et le félin existait une relation que beaucoup aurait envié. Une compréhension mêlé de dépendance et d'indépendance. Elle faisait une et deux à la fois.

Ainsi, la contrariété et l'énervement d'Eléanor avait été ressentit par Stella et celle-ci intervenait pour distraire sa compagne. La distraction fut de courte durée car le hibou cogna à la fenêtre du bout de son bec pour attirer l'attention de la jeune femme.

Elle nourrit le hibou et attrapa le billet ensanglanté. Elle n'avait pas vraiment besoin de le lire pour en connaitre le contenu. Elle enfila des chaussettes et ses Doc Marteens, un sac où elle balança pèle mêle la moitié de sa trousse à pharmacie.

Elle transplana directement chez Lincoln. Elle le trouva par terre dans le salon. Le chat juste à coté qui semblait ne savoir que faire. Elle poussa le chat hors de ses jambes puis plaça une couverture sur le canapé et le fit léviter en douceur pour l'installer. Il ne fallait pas qu'il tâche le canapé et il risquait d'avoir froid rapidement à cause de sa blessure. Elle s'accroupit et remonta le pull gris pour voir la blessure. Eléanor fit une grimace. La blessure n'était pas nette. Soit Lincoln avait bougé, soit le type avait bougé volontairement pour faire plus de dégâts. Dans les deux cas, le résultat était le même.

Elle prit son sac qu'elle vida par terre sans se formaliser. Elle n'avait pas grand chose à cacher de toute façon et son sac en plus de la moitié de sa trousse à pharmacie contenait en réalité peu de chose : un peu d'argent, un poignard, deux petits flacons qui contenait deux sorts différents à glisser dans les verres de ces cibles (oui ça s'appelle aussi du poison, on est assassin où on ne l'es pas), un petit bloc note, une plume qui avait vu des jours meilleurs. Elle avait toujours sa baguette sur elle.

Avant de faire le peu de soin qu'elle était capable de faire, Eléanor devait nettoyer la blessure, elle chercha la salle de bain, humidifia un gant de toilette, pris une serviette pour éponger et regagna le salon. Elle nettoya la plaie, la désinfecta avec un produit moldu qu'elle avait trouvé plutôt efficace - et elle était bien placé pour le savoir car elle l'avait testé sur elle-même - et se concentra ensuite pour lancer le sort de guérison le plus puissant qu'elle connaissait. Elle était loin d'être médicomage, par conséquent le sort n'était pas assez puissant pour réparer l'ensemble des dégâts. Mais il permettrait au moins de rendre la blessure bénigne et de limiter fortement le risque de complication. La blessure passa ainsi de plusieurs centimètres de profondeur à moins d'un centimètre. Le débit sanguin était beaucoup plus faible et serait vite stopper avec un point de compression.

Elle essuya les gouttes de sueur qui perlaient à son front avant de faire le bandage. Une fois cela finit. Elle ferma les yeux, épuisé. Le chat revient à la charge et s'approcha d'elle lentement. Elle lui fit une petite caresse sur la tête avant de lui dire : "C'est bon tu peux y aller." Et au chat de se précipiter vers son maitre.

Eléanor rassembla ses affaires. Le sort de guérison avait pas mal puisé dans ses forces et elle voulait rentrer chez elle pour dormir. Mais avant cela, il lui restait une chose à faire. C'était une chose qui la rongeait pas mal. Une chose qu'elle ne pouvait pas éviter. Tout était de sa faute. C'était lié à son métier et elle n'y pouvait rien.

Elle attrapa une feuille de son calepin qu'elle déchira, pris la plume et écrivit :
"Je suis navré que la soirée se termine ainsi, mais je n'ai pas le choix. J'attire à moi tout les ennuis possible et imaginable et savoir que tu as été blessé par ma faute me pousse à ne pas approfondir cette relation! C'est mieux pour nous deux. Encore désolé. Eléanor"

Elle ne pouvait pas rester avec Lincoln! Il était plus simple de se quitter alors qu'il n'y avait qu'une simple attirance entre eux. Attendre, c'était prendre le risque que leurs sentiments évoluent. Ce serait d'autant plus douloureux s'il était de nouveau blessé ou tué par sa faute. Vous pourrez dire qu'Eléanor cède à la facilité, mais elle avait déjà des sentiments, à priori à sens unique, pour Rahkesh. Sauf que Rahkesh arrivait toujours à se sortir de toute les situations possibles et imaginables. Lincoln avait été blessé alors qu'Eléanor était souvent confronter à se genre de bagarres des rues. Si il avait été blessé pour si peu, il ne risquaient pas de faire long feu quand Eléanor se trouverait de nouveaux dans une position délicate. Même si elle cherchait à les éviter, elle savait qu'elle s'y retrouverait confronter à nouveau. Chacun son monde malgré un boulot similaire.

Elle se frotta les yeux fatigué. Alla préparer un verre d'eau et un encas qu'elle laissa à proximité de Lincoln pour qu'il puisse boire et manger à son réveil. Trouva une couverture qu'elle plaça sur son désormais ex petit ami, fit une dernière caresse sur la tête du chat, attrapa son sac, vérifia qu'elle n'avait rien oublié et transplana.

De retour chez elle, Eléanor lâcha son sac par terre et s'écroula dans le canapé. Stella vient se blottir contre elle alors qu'elle s'installait péniblement dans le canapé. Attrapant la couverture qui se trouvait sur le dossier du canapé, elle s'en couvrit les jambes et s'installa en position fœtale, le chat rouler en boule contre son ventre.

Elle caressa la tête du chat distraitement, c'était un geste machinal et apaisant. Il faut dire que la soirée, si elle avait bien commencé, c'était terminée de façon éprouvante. Les sorts de guérison n'étaient pas ses préférés. Elle excellait pour donner la mort. Pas pour soigner. Son métier n'était pas choisi au hasard, mais en fonction de ses compétences.

Du coup, l'utilisation du sort l'avait épuisé mentalement et même physiquement à cause de la fatigue lié à la concentration intense nécessaire pour lancer le sort. De même que la nécessité de rompre avec Lincoln pour se préserver n'était tout de même pas un moment heureux. Elle n'avait jamais pensé renoncer à tant de chose quand elle avait embrassé le métier de chasseuse de prime puis tueuse. Bien sûr, elle savait qu'elle serait souvent en danger, que la stabilité n'était pas une chose acquise, mais cela n'aurait pas du l'empêcher d'avoir une vie amoureuse. Combien de tueur recevait la visite de leur femme ou copine en prison? Peut être n'avaient-ils pas peur que leur copine soit blessé par leur faute. Cette peur qui vrillait les entrailles d'Eléanor. Peut être était-ce une peur typiquement féminine. Où alors, les hommes arrivaient-ils mieux à ne pas en tenir compte.

Toujours est-il qu'Eléanor n'arrivait pas à avoir une relation avec un homme quand elle savait qu'il pouvait risquer ça vie. Lincoln en était une preuve accablante, et pourtant il était du métier. Qu'est ce qui était le plus éprouvant vivre seule ou perdre celui qu'on aime? Eléanor préférait ne pas savoir quel serait la douleur de la perte. Elle préférait rester seule. Même si parfois, il lui arrivait d'accepter un rendez-vous. Quand elle travaillait pour le Canada, elle était souvent en voyage. Par conséquent, ses liaisons étaient toujours courtes. Mais aujourd'hui, elle n'avait plus cet échappatoire. Et elle n'y avait pas pensé avant d'accepter l'invitation de Lincoln.

Épuisé, elle finit par s'endormir dans cette position, le chat blottit contre elle lui transmettait sa chaleur et son amour.

Un coup la réveilla en sursaut et quelqu'un cria ''C'est quoi ça ?! Tu me sauves la vie et ensuite tu te barres !?''

Immédiatement, elle attrapa sa baguette et lança stupéfix à l'inconnu qui tomba au sol. Que quelqu'un pénètre chez elle de cette façon était une première. Ça là mis directement de mauvaise. Enfin encore plus de mauvaise humeur. Elle n'était jamais de bonne humeur au réveille. Encore plus quand le réveil était violent.

Elle se releva et regarda le visage de l'intrus. Ce qui la mis encore plus furax. C'était bien la dernière personne qui aurait du s'infiltrer chez elle de cette façon! Il aurait du être dans son canapé à se reposer pour récupérer ses forces. Pas en train de se prendre pour un cambrioleur chez elle.

Consciente qu'il l'entendrait et qu'il la verrait sous son plus mauvais jour, elle mis un pied de part et d'autre de ses hanches, se pencha en avant et pointa son indexe vers son viage : "NE REFAIT JAMAIS ÇA, TU ENTENDS, JAMAIS!!!!!!"

Elle se mit à arpenter le salon pour se calmer, Stella préférant rester dans son coin et ne pas se trouver en travers du chemin de la jeune femme. Elle préférait faire ça alors que Lincoln n'était pas en était de dire ou faire quoi que ce soit. Sinon, le ton allait monter directement et ils allaient finir par en venir au main. Les voisins ne seraient peut être pas heureux d'être réveillé au milieu de la nuit par un ex couple en train de régler ses comptes.

Pourquoi les hommes ne pouvaient-ils accepter simplement de se faire larguer? Pourquoi fallait-il toujours qu'ils compliquent la situation à outrance? Pourquoi ne tenaient-ils jamais compte de ce que disait les femmes? C'était une question d'égo? de bêtise? un besoin macho d'avoir le dernier mot?

Après un regard en biais à Lincoln, gisant à terre à moins de deux mètres d'elle, elle poussa un soupire et murmura : "Enervatum" Elle resta de l'autre coté du canapé, comme pour garder une barrière de sécurité entre eux. Elle ne voulait pas de cette confrontation, elle voulait qu'on la laisse tranquille. Et dans l'immédiat elle voulait dormir, ce qui est normal pour la majorité de la population à environ 2h du matin.

"Va t'en. Ne complique pas les choses inutilement!"

Heureusement qu'Eléanor avait lancé un simple sort de stupéfixion parce que Lincoln semblait avoir souffert de sa chute. Pour preuve, il eut du mal à se remettre debout et tourna de façon à pouvoir regarder subrepticement sa blessure. Vu qu'il était dans le salon d'Eléanor et qu'elle n'avait rien d'autre à regarder, cela ne lui échappa pas! Mais, elle s'abstient de toute remarque, par contre elle haussa les yeux au ciel, seul un mec pouvait vouloir cacher leurs blessures de celle qui les ont soignés. Visiblement la plaie ne s'était pas réouverte, c'était bon signe. Il s'en remettrait. Et elle avait apparemment fait du bon boulot vu son niveau de compétences.

''Tu dis que c'est mieux pour nous mais c'est faux ! Tu ne peux pas savoir ce qui est bien pour moi ou non ! Cette situation t'arrange toi mais ne dis pas que c'est mieux pour nous deux !''

Elle croisa les bras et le toisa. Ça c'était le couplet habituel sur JE, TU, NOUS! Elle savait ce qui était bien pour elle. Que ça le soit ou pas pour les autres devenait secondaire. Il se rapprocha du canapé. Elle était sa seule et unique priorité. C'était égoïste mais la réalité.

''Je prend le risque de me faire tuer à chaque fois que je passe le seuil de ma porte. Les mangemorts en ont après moi, et ça a toujours été comme ça. Je pourrais les fuir en quittant ce pays et aller vivre dans un endroit où leur influence est inexistante... Mais ce n'est pas eux qui vont m'empêcher de vivre ma vie et encore moins toi ! Ce n'est pas parce qu'on peut mettre les personnes qu'ont rencontre en danger que l'on doit s'arrêter de vivre normalement ! Et ce n'est en rien ta faute si j'ai été blessé ce soir ! J'aurais simplement dû faire plus attention.''

Ha, là ça devenait sympa, il l'a mettait dans le même sac que ces bons à rien de mangemort. Elle fit une grimace, elle valait quand même bien mieux qu'eux. Au moins, elle ne tuait pas pour le plaisir. Vive la comparaison flatteuse! Là il s'enfonçait tout seul et avec brio, il fallait bien l'admettre. Pourtant, il s'approcha de nouveau du canapé et s'y assit, comblant un peu plus la distance qui les séparait.

''On est comme on est ! Tu ne peux pas renier ce que tu es et tu n'as pas le droit de t'empêcher de vivre une vie normale. De nos, jours, n'importe qui peut mourir du jour au lendemain et selon les personnes qu'on perd, on regrette de ne pas avoir pu faire ce que l'on voulait avec eux ! Et croit moi je sais de quoi je parle !''

Ha il tentait de l'amadouer maintenant. Et en n'hésitant pas à se dévoiler au passage. Jusqu'à présent, elle avait été épargné par la perte d'un être chère. Bon, il faut dire aussi que les êtres chères, elle n'en avait pas des masses justement. Trop de peur de s'attacher, de souffrir. Elle savait que Rahkesh s'en sortirait toujours. Peut être était-ce l'une des raisons pour lesquelles il l'attirait tant. Ou peut être pas. Elle ne savait trop ce qui l'attirait tant chez lui. Mais il n'était pas le sujet du jour!

''Excuse moi de t'avoir fait peur ce soir ! C'est juste que je n'avais pas envie que tu sortes de ma vie comme ça ! Tu as surement envie de te reposer et de rester seule. Je n'aurais pas dû te déranger. Je suis désolé !''

Bon maintenant qu'il avait l'air d'en avoir fini, Eléanor décroisa les bras, prit une inspiration et se lança à son tour :
"De un, je choisi ce qui est bon pour moi. Et être seule l'est. De deux, tu ne peux pas me forcer à être avec toi! De trois, rien ne t'empêche de faire ta vie sans moi! De quatre, si j'ai des regrets, c'est mon problème et pas le tien. De cinq, si tu entre de nouveau chez moi comme ça, ce sera pas un stupéfix! De six tu ne peux pas t'imposer dans ma vie comme cela! Et oui, j'ai envie de dormir comme beaucoup de gens la nuit, ce qui fait le point numéro sept. Alors maintenant tu sort de mon canapé et tu retourne t'affaler dans le tien!"

Tout en parlant, elle avait compté sur ses doigts et si elle ne criait pas, elle avait haussé le ton plus qu'elle ne l'aurait voulu. Tout cela la contrariait bien plus qu'elle ne le pensait elle même et cela l'ébranla. Peut être avait-il en partie raison. Si elle passait à coté de quelque chose d'important, de primordial en refusant toute relation. Elle agrippa le dossier du canapé et ses phalanges blanchirent sous la pression qu'elle exerçait sur son canapé. Les grandes remises en questions n'avaient jamais été sa tasse de thé, trop pénible à faire l'introspection. Il était tellement plus simple de continuer à faire comme elle faisait. De faire comme si tout allait bien. Comme si elle était heureuse. Elle n'était pas malheureuse, mais il manquait ces petites choses, ces petites étincelles qui rendent la vie tellement plus vivante, plus attrayante,... Après tout, elle était passé maître dans l'art de se mentir à elle-même, alors pourquoi se faire mal en regardant la vérité en face?

Et puis pourquoi il n'avait pas attendu le matin? Qu'elle ait pris son café, une douche, qu'elle ait une tenue correcte et qu'elle ait assez dormi pour être agréable, ou au moins un peu moins désagréable. Au lieu de quoi, elle avait une tenu pratique mais affreuse qui n'avait rien de sexy ou de mignon, les cheveux emmêlés, elle devait porter l'odeur du sang des types qu'elle avait laissé derrière elle et sa bonne humeur était aux abonnés absents. Rien que pour cela elle l'aurait bien étranglé. Mais bon, caché un cadavre à sa femme de ménage allait être compliqué vu qu'il ne rentrerait dans aucun placard fermant à clef.

Puis, elle se rappela qu'il avait été blessé, qu'il avait transplané pour la seconde fois de la soirée sans être totalement guérit et elle prit conscience qu'il n'allait probablement pas pouvoir le faire une nouvelle fois. Elle se frotta les yeux et inspira un grand coup, la soirée était devenu un vrai cauchemar "Bon, si tu peux pas rentrer tu restes sur le canapé, la couverture est là! - dit elle en pointant le bout du canapé et la couverture rejetté en vrac quand il l'avait réveillé - Tu as l'interdiction formelle d'aller dans ma chambre. La salle de bain et les toilettes sont derrières la porte beige là et la cuisine américaine est derrière moi! C'est clair?" Elle avait le visage fermé et avait été rarement aussi sérieuse de toute sa vie. Si jamais il passait outre ses ordres, et s'en était, il y aurait de la casse. Et la perspective ne l'enchantait pas. Elle avait déjà assez d'ennemis sans y ajouter ses ex! Mêmes si le temps qu'ils avaient été ensemble se comptait en heures et même pas en jours.

Bon visiblement tout le monde était à bout de nerf ce soir. Ou plutôt cette nuit. Et comme deux enfants qui se chamaillent, ni l'un ni l'autre n'arrivaient à se taire pour clore cette dispute qui prenait des proportions énormes. On aurait dit un vieux couple qui se déballait ses quatre vérités après des années de vie commune. Et ils n'en étaient qu'au premier jour, alors imaginez par la suite ce que cela pouvait donner,...

Elle avait répondu à chacune de ses remarques et avait rendu coup pour coup. Du coup, il ne se privait pas de répondre. Au début, elle cru qu'il allait débarrasser le planché parce qu'il avait l'air de s'être vexé. Ce qui se confirma puisqu'il se sentit obligé de se justifier concernant sa blessure et le sort de stupéfixion. Bon forcément, s'ils devaient passer leur vie ensemble, il faudrait quand même qu'elle se sente un peu concerné. Mais pour le reste, il y allait franchement. Et que tu te comportes comme une égoïste, et qu'il y a des gens qui pensent à toi - Eléanor se demanda lesquels vu qu'elle n'était pas à Londres depuis longtemps - et puis qu'est ce que ça pouvait bien lui faire à lui??? Il vidait son sac au fur et à mesure avec des choses de plus en plus incongrues.

Il ne manquait qu'un public pour que cela deviennent un nettoyage de linge sale en public. A défaut de public, ils avaient peut être des auditeurs. Étant installé depuis moins d'un mois, elle ne savait pas trop ce que ses voisins entendaient ou pas. Elle était rarement chez elle dans la journée et y passait aussi peu de temps la nuit. En fait, elle n'y faisait surtout que dormir ou manger.

Tout en parlant il avait contourné le canapé et s'était rapproché d'elle. Son attitude était carrément menaçante pour la jeune femme. Elle avait fait face et avait refusé de reculer ou de détourner le regard. Elle était têtue et son masque hautain était ressortit de lui même. C'était une façon de se protéger comme une autre.

Quand il eut finit sa tirade et qu'Eléanor pensait enfin pouvoir en placer une pour lui dire d'aller se faire foutre*, quand il reprit la parole et lui balança en pleine face "TU M'ENERVES !!! C'est quoi ton problème exactement ?! HEIN ?!" tout en la plaquant contre le mur avec force mais sans violence inutile, elle eut le souffle coupé. Il lui bloquait les épaules et de fait essayait de se dégager en se tortillant ce qui n'eut pas beaucoup d'effet. Il était fort le bougre malgré sa blessure. Ou peut être était-ce la colère qui décuplait ses forces. Ou un mélange des deux. N'empêche qu'elle était clouée au mur comme un papillon! C'était une expérience loin d'être agréable, mais elle en avait lâché sa baguette qui avait roulé sous le canapé.

Elle prit son souffle pour lui gueuler dessus comme elle n'avait jamais gueulé sur personne, parce que putain il était en train de lui pourrir sa nuit, que sa soirée avait été gâchée et qu'il en repassait une couche. En plus elle bossait elle le lendemain, pas comme de nombreux tueurs qui vivent en horaire décalé, elle faisait extrêmement attention à ne pas vivre que la nuit. Elle avait en tête toute sorte d'adjectifs qualificatifs pour le désigner, d'un genre vulgaire et franchement masculin, quand il l'embrassa.

On était loin d'un baiser chaste d'adolescent. Surprise, elle eut une furieuse envie de le gifler. C'était quoi ses façons? Il la prenait pour une fille facile peut être? S'il croyait qu'elle allait se plier à ses quatre volontés, il se foutait le doigt dans l'œil jusqu'au coude. Et puis elle avait sa fierté de femme, d'assassin travaillant dans un monde masculin et devant toujours faire ses preuves. Sauf qu'il embrassait bien ce con! Il embrassait même super bien. Elle en avait même oubliés tous les adjectifs qualificatifs dont elle voulait le traiter. Sentant sa volonté faiblir, Eléanor réussit à détourner la tête, le souffle court, les joues rougies.

"Si tu crois t'en tirer comme ça!" Au comble de l'énervement et de la tension qui palpitait entre les deux individus, Eléanor se dégagea brusquement de l'emprise de Lincoln et lui fit une prise d'autodéfense humaine pour le mettre à terre. Elle n'avait juste pas prévu de s'étaler sur lui après. C'était pas très pro tout ça, elle allait devoir s'entrainer plus souvent pour éviter que cela ne se reproduise.

Elle avait posé les deux mains de part et d'autre de la tête de Lincoln, les bras tendu et avait une jambe de chaque côté de la jambe gauche de l'homme, ses cheveux tombaient sur son visage dans un joyeux bordel. Bon le côté positif c'est qu'il ne pouvait pas se rincer l'œil vu qu'elle avait un sweet. Le négatif c'est que le sweet c'est vraiment pas féminin. Remarquez les Doc Marteens non plus. Mais bon, il avait cherché. Alors maintenant fallait assumer! Et puis zut quoi, autant y aller jusqu'au bout maintenant! "Et puis zut!"

Aussi subitement que lui, elle lui vola ses lèvres et les força du bout de la langue. Elle n'avait pas les mêmes scrupules que lui! Elle chercha le bas de son pull du bout des doigts tout en continuant à l'embrasser et commença à le remonter. Elle fit attention à ne pas toucher à sa blessure. Déjà qu'elle l'avait plaqué au sol, elle n'était pas sadique au point de lui faire vraiment mal volontairement. Par contre, elle n'était pas du genre excessivement patiente et vu qu'elle ne pouvait pas remonter plus le pull pour la simple et bonne raison que Lincoln était allongé sur le sol et elle même était allongé sur lui, il allait falloir faire quelque chose!

Elle passa sa jambe gauche de l'autre coté de celle de Lincoln afin d'être assise à califourchon sur lui et se redressa en délaissant momentanément ses lèvres pour mieux tirer sur le col de son pull de façon à le forcer à se relever. Juste au moment où leurs lèvres se séparaient, elle murmura "Chut" Ce n'était pas le moment de parler et de tout foutre en l'air une nouvelle fois. Et puis forcer, façon de parler parce que s'il ne voulait pas, il ne lui serait pas difficile de se débarrasser d'elle! Encore qu'ils étaient coincés entre le canapé et les tabourets de bar ce qui leur laissait une marge de manœuvre assez réduite.

* En français dans le texte

Au moins, il accepta de ne rien dire. Concentrer leurs forces pour se faire l'amour valait mieux que de les concentrer pour s'entretuer, non? Et puis, si la colère était sous-jacente, l'envie qui prenait naissance dans le bas ventre de la jeune femme était impérieuse et dévorante. Consumant sa chair avec ardeur. Menant la passion à l'attaque.

Comme l'oxygène est vital pour vivre, leurs lèvres ne restaient séparé que le temps d'ôter un vêtement. Le pull de Lincoln d'abord, qui une fois assit en profita pour s'introduire sous les vêtements de la jeune femme pour lui caresser le dos. Elle se cambra sous la caresse. Il en profita pour remonter le sweet et Eléanor avait lever les bras pour qu'il lui enlève avant même que leurs lèvres ne se séparent. Elle ne sut pas ce qu'il advient de son sweet et s'en moquait royalement. Tout ce qui importait c'était les mains qui courait sur sa peau, les siennes qui remontait tranquillement le tee-shirt de Lincoln, leurs langues qui avaient entamé une danse langoureuse et frénétique.

Leur position était cependant loin d'être idéale afin de se défaire de leurs vêtements, mais Lincoln prit les choses en main et, sans qu'Eléanor sache comment c'était humainement possible, il se releva, en la maintenant dans ses bras, ce qui fait qu'elle enroula ses jambes autour de la taille de Lincoln et se retrouva de nouveau dos au mur, ce qui leur permettait de garder cette position plus facilement.

Coincé entre Lincoln et le mur, les jambes autour de ses hanches et les bras autour de son cou, elle pouvait difficilement bouger, mais elle ne protesta pas! Il mis cette position à profit pour l'embrasser dans le cou et Eléanor ne put que tourner la tête pour lui en faciliter l'accès. Puis, il en profita pour lui ôter ses chaussures et s'attaquer à son jean. Le débardeur était remonté jusqu'à sa taille et le jean ouvert laissait entrevoir son sous-vêtements en dentelle de couleur noir. Mais il ne pouvait pas en faire plus! Où plutôt, il ne pouvait pas en enlever plus!

Glissant ses mains sur les hanches et le dos de la jeune femme, Lincoln porta Eléanor jusqu'à sa chambre, l'allongea sur son lit et s'installa dans ses bras. Profitant d'avoir plus de liberté de mouvement que précédemment, la jeune femme remonta le tee-shirt de Lincoln et entrepris de lui caresser le dos tout en descendant vers d'autres courbes, plus pleines! Et aussi moins sage que précédemment.

Téméraire, elle fit basculer Lincoln sur le dos afin de défaire les fermetures de son pantalon et de le lui ôter. Ce faisant elle se débarrassa de ses chaussettes et chaussures. Se faisant, elle tourna volontairement le dos à l'homme pour le tester. Voir s'il allait en profiter pour faire quelque chose. Elle balança le pantalon dans la chambre et profita de sa liberté de mouvement pour s'installer de nouveau à califourchon sur Lincoln et lui ôter son tee-shirt. Elle admira son corps finement musclé, le pansement qu'elle y avait mis quelques heures plus tôt, le jeu d'ombre et de lumière de la lune et des lumières de la ville à travers les rideaux,...

Et soudain, l'envie d'avoir sa peau contre la sienne, de sentir ses mains parcourir son corps, la sensation de chaleur au creux de ses reins presque douloureuse, le besoin de ses lèvres sur les siennes, la sensibilité exacerbé, le désir à l'état pur, le besoin charnel dans toute sa plénitude et sa splendeur.

Impatiente? Qui as dit impatiente? Croisant les bras pour attraper le bas de son débardeur, et l'enleva d'un seul geste pour se retrouver en soutien-gorge. En dentelle noir, légèrement transparent, il était coordonné avec le shorty taille basse qu'elle portait sous son jean, qui lui n'avait pas encore volé dans la chambre. Ne lui laissant pas le temps d'admirer quoi que ce soit, elle embrassa voracement sa bouche et s'installa sur lui, une jambe entre les deux siennes, caressant son flan, remontant sur l'épaule, frôlant son sous-vêtement sans en dépasser les limites afin de rendre le désir latent plus fort, aussi bien pour lui que pour elle.

Lequel des deux craquerais en premier?? Lui?? Elle?? Les deux ensembles peut être??

L'esprit embrumé et le corps en flamme, seul l'instinct dictait sa conduite à Eléanor. Cela ne l'empêchait absolument pas de provoquer Lincoln en lui tournant le dos. Beau joueur, il se contenta d'un baiser dans le cou et de passer ses bras autour de la taille de la jeune femme, comme pour l'empêcher de fuir. Elle n'avait pas l'intention de fuir. En tout cas pas dans l'immédiat. Et quand bien même l'aurait-elle souhaité, qu'elle ne l'aurait pas réussi. Trop envie de lui, là, tout de suite, maintenant!

Certain pourrait penser qu'elle avait remarqué qu'il avait des grandes mains. Elle était du genre à s'attarder sur des détails, mais la soirée avait passé et elle avait remisé ses habitudes de chasseuse au placard. Pourtant, maintenant qu'il parcourait son dos de ses mains chaudes, elle en avait la certitude, il avait des grandes mains. Trop choqué et furieuse quand il l'avait plaqué au mur un peu plus tôt, elle ne l'avait pas non plus remarqué.

Installé sur lui, elle n'avait pas pensé qu'elle lui donnait accès à la fermeture de son soutien gorge. Elle lui avait bien facilité les choses, mais elle trouvait que cela n'allait pas encore assez vite à son goût. Elle avait encore trop de vêtements. Mais, comme pour la faire patienter et la rendre un peu plus folle d'envie, Lincoln les fit basculer pour prendre le dessus. Caresse, baiser, effleurement, il passa des lèvres au cou, du cou à la poitrine, puis descendit jusqu'au ventre, et la jeune femme se laissait torturer, gémissante et cambré sur le lit.

Elle eut un moment de répits quand il lui ôta son pantalon. Mais cela ne dura pas. Il pris le temps de regarder le corps offert un instant et Eléanor tendit les bras pour l'accueillir de nouveau contre elle. Ils s'embrassèrent, encore,... Elle fut déçu qu'il délaisse de nouveau ses lèvres, mais l'objectif qu'il s'était fixé était plein de promesse. Elle se mordit la lèvre pour ne pas lui dire de se dépêcher. Il reprit ses caresses, mais évita avec application la zone la plus sensible de la jeune femme. La zone précise où elle voulait qu'il aille! Il remonta tranquillement jusqu'à ses lèvres et la jeune femme pris les choses en main, un tantinet frustrée.

Les faisant de nouveau basculer, elle lui ôta le seul vêtement qu'il lui restait rapidement et sans emprunter les chemins détournés comme lui. Elle l'admira dans toute sa nudité assise au pied du lit. L'envie qui brulait au fond de ses entrailles n'était pas visible, mais ce n'était pas le cas pour l'homme et son corps le trahissait vers vergogne. D'humeur mutine et le sourire coquin au coin des lèvres, elle glissa son doigt sur la plante du pied de Lincoln.

Puis, elle reprit les choses sérieuses, glissant son doigt de l'intérieur de la cheville vers le genoux, puis sur les cuisses, ne faisant que passer sur son intimité, elle remonta ainsi jusqu'à sa gorge. Elle avait remonté vers le haut du lit à quatre pattes et était resté à coté de lui. Elle glissa sa main derrière la nuque et le força à s'assoir pour mieux lui mordiller le cou tout en lui prodiguant des caresses sur son intimité, tantôt appuyé tantôt frôlement. Elle ne voulait pas être la seule à perdre la tête ce soir. Et cette position, bien qu'étrange, leur donnait à chacun accès au corps de l'autre. Remontant en mordillant le long de son cou, elle attrapa le lobe de son oreille du bout des dents et finalement décida de lui voler ses lèvres. Nouvelle addiction à cette drogue qui n'en était pas une! Mais il n'y avait pas de cure de désintox pour cela!

S'il eut un temps d'arrêt quand elle commença à le caresser, il reprit bien vite ses esprits et entreprit de faire subir la même chose à Eléanor. La sensation la prit au dépourvu et elle perdit le rythme de ses caresses, crispa un peu ses mains et laissa échapper un gémissement.

C'était tellement bon que s'en était inhumain. Sa peau semblait tellement sensible sous ses doigts, le contact de ses lèvres dans le cou de la jeune femme était si doux, si envoutant, si... Eléanor était partagée entre l'envie d'aller plus loin et l'envie qu'ils continuent comme ça! Cruel dilemme. C'était si agréable, si bon, de ses choses dont on ne se lasse jamais!

Lincoln prit les choses en mains : il lui attrapa les deux bras et la fit basculer sur le lit en douceur. Quand il s'installa entre ses jambes, Eléanor pensa qu'il allait venir en elle, mais ce ne fut pas le cas. Elle en fut un peu déçu, elle était plus que prête à le recevoir, mais quand il atteint l'objectif qu'il semblait s'être fixé, elle ne fut plus en mesure de lui en vouloir. Le premier coup de langue sur sa fleur lui arracha un petit cri de surprise, son corps s'arqua sur le lit et elle agrippa les draps sur lesquels ils étaient allongés.

Subissant les assauts de Lincoln, elle se mordit la lèvre pour ne pas crier même si elle laissait échapper de temps en temps des gémissements, des soupirs et des râles rauques. Elle avait la tête enfoncé dans l'oreiller et ne pouvait empêcher les tremblements de ses jambes. Quand la torture prit fin, elle en fut à la fois soulagé et déçue.

Il l'embrassa encore, et elle sentit son propre goût sur les lèvres de Lincoln. C'était un peu étrange, mais pas désagréable et la danse de leurs langues lui fit bien vite oublié ce point. Elle mourrait d'envie de l'avoir en elle alors qu'elle le sentait si tendu contre son ventre. Elle avait envie de lui dire "vient", mais n'en eut pas le temps. Il fut en elle avant!

Eléanor poussa en soupire de soulagement couplé à un gémissement de bien être. Elle glissa ses mains dans son dos pour le serrer contre elle encore plus et passa ses jambes autour de celle de Lincoln comme pour l'empêcher de fuir. Ils commencèrent alors à bouger en rythme, faisant monter un peu plus le désir et l'envie à chaque coup de reins, répandant un peu plus le désir dans l'ensemble de leurs corps, consumant leurs raisons, oubliant tous de qui faisait d'eux ce qu'ils étaient, ne gardant que l'instant présent, la chaleur de leur corps, leurs souffles mêlés.

Puis, il se désynchronisèrent, Eléanor se sentant trop inactive modifia sa position afin de basculer sur Lincoln et d'imposer son rythme, plus rapide. Elle lui attrapa les mains qu'elle posa sur sa taille et posa ses deux mains sur la poitrine de son amant pour ne pas perdre l'équilibre. Ses cheveux, humides de transpiration, lui collait au visage, dans le cou et le dos, mais trop concentré sur les mouvements, elle ne pensait pas à déplacer les mèches de cheveux gênantes.

Elle sentait le moment de plaisir ultime de plus en plus proche et rentra ses ongles dans la peau de Lincoln, la lumière de la ville faisant luire les gouttes de sueurs sur leurs corps.