Les grands esprit se rencontrent. [Charlotte Berrywell]

Evan était entrain de rentrer à Poudlard pour terminer un devoir important de sortilège à la bibliothèque. Il venait de passer une superbe après midi en compagnie de ses amis, faisant le tour des boutiques. Il avait enfin pu se racheter une plume en sucre chez Zonko, les cours d'histoire de la magie sont désespérément ennuyeux. Puis la bande de joyeux compagnons étaient allés boire un coup au trois balais. Tout en essayant de repérer de nouvelles cibles potentielles pour leurs talents de dragueurs invétéré . Et enfin ils avaient un tour par la boutique d'Honeydukes puisqu'ils n'avaient bientôt plus aucune friandises. Et sans chocolat, impossible de se concentrer pour Evan. Puis il avait laissé ses amis lorsqu'ils décidèrent de passer faire un tour à la cabane hurlante.
C'est donc sur le chemin du retour, l'esprit ailleurs, qu'Evan aperçu Charlotte. Il n'en revenait pas. Charlotte Berrywell ? Il ne l'avait pas croisé depuis très très longtemps. Il savait que la Serpentarde n'était pas indifférente à son charme, et bien qu'il aimait profiter de cette situation il était souvent mal à l'aise car elle était aussi son amie. Bien sur qu'elle l'attirait, comme toutes les autres jolies filles sur cette foutue terre ! Mais Charlotte voulait plus, elle voulait une vraie relation. Quelque chose de fort. Et Evan se cachait derrière leur amitié comme pretexte. Il se posait souvent cette question lorsqu'il était avec elle. Pourquoi être sorti avec toutes les autres, quelque soit leur maison, et pas elle ? Pourquoi lui refuser ? Il était souvent sorti avec ses amies mais avec Charlotte il ne pouvait s'y résoudre. En plus elle était amie avec Luke.
Il resta figé pendant quelques secondes à la regarder comme si elle revenait d'entre les morts. Heuresement elle ne l'avait pas encore remarqué. Elle était elle aussi seule dans la rue et regardait une vitrine. Il s'approcha et lui dit simplement

-"Euh.. Salut Charlotte . Comment tu vas ?"

Il était un peu gêné et ne savait pas trop comment cette rencontre allait se passer.

Je me promenais seule dans Pré-au-lard. J'avais besoin d'un moment de solitude avant de rentrer à Poudlard.
Après avoir passé la journée à faire du shopping avec Seraphina et Bastian, je me sentais fatiguée et légèrement triste aussi. Même s'ils étaient mes meilleurs amis et que j'étais heureuse de les voir à nouveau réunis, je ne pouvais m'empêcher de détourner mon regard lorsqu'ils s'embrassaient, cela me rappelait trop que j'étais seule.
Après les avoir quittés à l'entrée du salon de thé de Madame Pieddodu, je m'étais donc dirigée vers le point de rendez vous pour le retour à l'école. Je m'attardais devant les vitrines une dernière fois; je n'avais rien acheté aujourd'hui, cela me ressemblait peu.
Alors que je contemplais la vitrine de Gaichiffon, qui exposait des robes noires et grises en velour, j'entendis une voix que je ne connaissais que trop bien s'adresser à moi. Evan.

- "Euh.. Salut Charlotte . Comment tu vas ?"

Cela faisait maintenant plusieurs mois que je ne l'avais pas croisé. En effet j'avais tout fait pour l'éviter, surtout depuis que j'avais compris qu'il ne m'aimait pas. J'avais beaucoup souffert durant tout l'été, et puis j'avais finalement réussi à le chasser de mon esprit.
Et voilà que tout à coup, je le croisais à Pré au lard. Je n'arrivais pas à croire qu'il vienne me parler; je savais qu'il voulait que nous restions amis, mais cela m'était impossible.

Aussi me retournai-je vers lui avec le plus de désinvolture possible, et lui répondis avec froideur :

- Tiens, salut Evan. Je vais bien merci. En fait, je m'apprêtais à retourner à l'école.

J'avais été dure dans mes paroles, et j'espèrais qu'Evan comprendrait l'allusion, d'autant plus qu'il avait l'air assez gêné, ce qui ne lui ressemblait guère.
Je m'apprêtais donc à tourner les talons, cherchant à l'éviter à tout prix, car bien malgré moi mon coeur avait fait un bond dans ma poitrine en le voyant, il me faisait toujours de l'effet ...

- Tiens, salut Evan. Je vais bien merci. En fait, je m'apprêtais à retourner à l'école.

Charlotte s'était retournée et lui parlé très froidement. Comme si le voir était la dernière chose dont elle avait envie. Il se sentit un peu blessé par son attitude. Mais surtout il ne comprenait pas ce qui avait changé. Et il était curieux et têtu de nature. Donc il était bien décidé à apprendre pourquoi elle était si distante avec lui. Peut-être qu'elle avait des problèmes, une histoire de garçons ? Oui surement avec Charlotte. Il se demanda si elle avait un petit ami. Surement pas, elle devait toujours être attirée par Evan. Enfin dans la tête du Serdaigle ça se passait forcément comme ça. A aucun moment il ne se doutait qu'il aurait pu blesser la Serpentarde, ou qu'elle ait eu envie de l'oublier. Il était beaucoup trop fier pour penser à ça. En deux pas il se retrouva à côté d'elle, et Charlotte ne pouvait plus l'éviter.

-"Ca tombe bien, je rentrais aussi. On a qu'a faire un bout de chemin ensemble"

Il sourit de manière tout à fait naturelle. Et lui demanda

-" Alors tu as fait quoi cet été, enfin toute la partie ou je n'ai pas eu de nouvelles quoi ?"

-"Ca tombe bien, je rentrais aussi. On a qu'à faire un bout de chemin ensemble."

A mon grand désespoir, Evan m'avait suivie. Je ne comprenais pas pourquoi. Mon message n'avait-il pas été assez clair? Je ne voulais pas rester amie avec lui, et encore moins le voir en dehors des cours; je voulais l'oublier. Mais Evan ne l'entendait manifestement pas de cette oreille ...
Poussant un léger soupir, je continuai ma tracée sans prêter attention à lui qui devait maintenant accélérer le pas pour marcher à mon rythme.

-" Alors tu as fait quoi cet été, enfin toute la partie ou je n'ai pas eu de nouvelles quoi ?" me demanda-t-il subitement avec un grand sourire.

Je le regardai de travers, la colère resortant malgré moi.
Néanmoins je me contins à peu près et répondis d'un ton sec :

- J'ai voyagé. Je suis allée au Pays de Galles chez mes grands parents.

Je marchai à présent très vite, faisant claquer avec rage mes hauts talons sur les pavés de Pré-au-lard.
Cependant je voulais rester un minimum polie, d'autant plus que le point de rendez vous du retour se rapprochait de plus en plus; je n'avais pas à supporter Evan encore bien longtemps.

Regardant toujours droit devant moi, je lâchai d'un air détaché :

" - Et toi? Qu'est-ce que tu as fait pendant les vacances?"

Je n'avais pas précisément envie de savoir ce qu'il avait fait de ses vacances, même si je me doutais qu'il avait dû se faire un bon million de filles pour passer le temps; je m'en fichais en fait.
Le point de rendez vous n'était maintenant plus très loin, je me hâtai encore plus, espérant trouver quelqu'un avant de l'atteindre et fausser compagnie à Evan ...

Malgré tout ses efforts et sa bonne éducation Charlotte ne pouvait cacher sa colère. En fait c'était plutôt de la fureur. Evan adore faire sortir Charlotte de ses gonds. Il faut dire que c'est vraiment très facile. Partagé entre l'envie de comprendre d'où venait cette colère et l'envie de la rendre encore folle il la suivie, marchant à son allure pour se maintenir à sa hauteur. Il ne voulait pas avoir l'air d'un petit chien-chien qui la poursuit dans Pré-au-Lard non plus. Et il faut avouer que Charlotte maitrise assez bien l'art difficile de la marche avec talons.

- J'ai voyagé. Je suis allée au Pays de Galles chez mes grands parents.Et toi? Qu'est-ce que tu as fait pendant les vacances?

Evan réflechit, ses vacances ? Pas grand chose. Rien d'intéressant, des devoirs pour s'avancer et se maintenir à son excellent niveau. Ses rencontres forcément et énormément de soirées. c'est d'ailleurs pendant une de ces soirées qu'un de ses amis de Serdaigle , Henri, lui avait raconté sa vie alors qu'il était totalement bourré. Ainsi, Evan apprit que Charlotte connaissait son ami depuis longtemps. Et que leur relation était compliqué. Mais Henri à été pris de nausée à ce moment là de la conversation et il n'en dit pas plus sur la farouche Serpentarde.

-"Et bien j'ai beaucoup travaillé, scolairement j'entends, et j'ai fait beaucoup la fête aussi. J'ai rencontré plein de gens. Pleins d'élèves de notre année d'ailleurs. Ewell Nothomb.. ou Henri Marcus par exemple."

Il accentua le dernier nom. Il guettait sa réaction. Un haussement de sourcil ou un sourire en coin suffiraient. Et dans sa tête il avait déjà réfléchi. Ainsi Charlotte était tombée amoureuse ? D'un autre ? Décidément les filles ne sont plus ce qu'elles étaient, d'abord Aurianne puis Charlotte. Mais il n'avait pas dit son dernier mot. Malgré ce qu'elle cherchait à prouver il était sur de lui plaire encore.

J'éprouvais vraiment de plus en plus de mal à me contenir. Surtout lorsqu'Evan me répondit, après que je lui ai demandé ce qu'il avait fait de ses vacances :

" - Et bien j'ai beaucoup travaillé, scolairement j'entends, et j'ai fait beaucoup la fête aussi. J'ai rencontré plein de gens. Plein d'élèves de notre année d'ailleurs. Ewell Nothomb.. ou Henri Marcus par exemple."

Il avait particulièrement accentué le nom d'Henri. Surprise, j'ouvris légèrement la bouche, et la refermai aussitôt.
Ainsi, il était au courant? Non, ce n'était pas possible, Henri n'avait rien pu lui dire. Et si c'était Ewell qui avait dévoilé le pot aux roses? Il était au courant lui aussi ... Non, tout de même ...

En proie à un flot de questions sans réponses, mon cerveau travaillait dur, à tel point que j'en oubliai de répondre à Evan.
Il me regardait d'un drôle d'air, le genre de regard que je détestais chez lui, celui qui vous creuse l'âme et cherche la vérité en vous. Il m'avait piégée. Heureusement que je ne portais pas de bague de fiançailles!
Je réfléchissais rapidement, cherchant une réponse évasive à lui donner. Sans m'en rendre compte, j'avais ralenti l'allure, et marchai à présent calmement.
Que voulait Evan exactement? Que je lui déballe toute l'histoire, sur le champ, sans équivoque? Et s'il la savait déjà? Je ne le connaissais que trop bien, il m'avait testée afin d'obtenir plus d'informations.
J'en avais marre de cette hypocrisie polie, il était temps de mettre les choses au clair.

M'arrêtant subitement au beau milieu de la rue, je toisai Evan d'un oeil féroce et lâchai :

- Qu'est-ce que tu sais?

J'en avais plus qu'assez de tourner autour du pot, ma voix et mon regard le démontraient clairement.
J'espérais qu'Evan ne jouerait pas l'innocent, j'avais horreur de ça, et qu'il me dirait exactement ce qu'il savait à propos d'Henri et moi.

Il sembla comprendre, puisqu'il revint sur ses pas pour me faire face ...

Elle s'était arrêtée. Elle aurait pu avoir un drapeau blanc que ça aurait été aussi flagrant. Elle déclarait la fin de la guerre, elle se déclarait en vaincue. Il se grisait de sa victoire. Il se grisait du sentiment de supériorité qu'elle lui offrait, de la fierté que lui provoquait l'instant. Il aimait gagner mais plus que tout il aimait détrôner Charlotte de son piédestal. Elle s'était arrêtée net dans sa course, mais lui avait continuer quelques pas. Il avait bien vu que sa remarque l'avait travaillée. Mais il ne voulait pas rendre les armes. Il gardait la même allure. Mais son oeil féroce eu raison de la volonté d'Evan. Il se retourna et se planta devant elle.

Qu'est-ce que tu sais?

Quiconque serait passé à côté d'eux à cet instant précis aurait pu sentir la tension qui régnait. Elle était énervée. Enervée qu'il sache ? Peut-être.

- T'es pas tombée amoureuse du bon. Henri.. C'est pas un mec pour toi. J'crois que tu te rend pas compte de ce qu'il est entrain de te faire.

De ce qu'il savait, il avait entièrement raison. Henri n'était pas un mec pour elle. Il était trop doux, trop soumis. Jamais elle ne serait heureuse avec lui. Et en plus, Henri n'était pas amoureux d'elle. Il jouait avec son coeur et ses sentiments. Ce qu'Evan avait du mal à accepter. Aussi ironique que ça semble être. Nan mais sérieusement, Charlotte était la seule de tout Poudlard à ne pas savoir qu'Henri sortait avec Luna ?
Il la regardait droit dans les yeux, et au milieu de la fureur il voyait l'inquiétude. Elle lui cachait quelque chose. Il ne savait pas quoi. Et il n'aimait pas cette sensation. Cette impression de ne rien contrôler. Il voulait rester maître, rester vainqueur comme il l'était depuis le début de cette rencontre. En y repensant, le fait qu'elle ait abdiquer si vite ne faisait que confirmer les doutes d'Evan. Elle était toujours attirée par lui. Et Henri dans tout ça ? Un technique pour le rendre jaloux ? Il devait tirer ça au clair.

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