L'Auror et l'Assassin, rencontre hasardeuse ? [ Fe Alidor ]

Pré Au Lard. Pas vraiment l'un des endroits qu'il fréquentait le plus souvent, peut-être parce que la plupart du temps, il y avait tous les écoliers de l'école de magie des alentours. Pas que cela le dérangeait, mais au final cela faisait toujours beaucoup de monde quand même. Non à vrai dire, s'il était là aujourd'hui, c'était simplement en quelque sorte en repérage. Il n'était pas du genre de toute façon à se lancer tête baissée dans l'aventure, enfin le concernant dans un contrat sans avoir un minimum de renseignements. Pour cela qu'avant de toujours accepter un contrat, de façon magique et donc d'être obligé de le mener à terme, on vérifier la future victime. Cela n'engageait strictement à rien de la part de son "client" dirons nous. D'autant plus, que la plupart de ses forfaits se faisaient sans témoins, du coup, la réputation était tenue et surtout personne ne savait véritablement qui il tuait. Il faut dire que ces derniers temps, des bons comme des moins bons tombaient. Et c'est également pour cela que parfois certaines personnes peu recommandables venaient lui demander d'assassiner quelqu'un, qui pourtant n'avait strictement rien fait.

Enfin de toute manière, c'était toujours une condition à laquelle il ne dérogeait jamais, de savoir qui était la future victime et de faire sa petite enquête. D'autant plus que dans ce domaine d'activité, on ne divulguait jamais ses contrats et on ne fanfaronnait pas. Du coup, si l'un n'acceptait pas, un autre le ferait sans que cela se sache vraiment. Là actuellement, d'après ses premières observations, il s'agissait encore d'un meurtre gratuit envers des personnes qui n'avaient strictement rien fait. Comme quoi, il y avait toujours des malades tous plus lâches que les autres, mais c'était le monde dans lequel on vivait n'est-ce pas ?

"Fais le guet Nuri."

Sa panthère l'accompagnait toujours, et partout, et là actuellement, tandis que lui se focalisait plus sur sa potentielle victime - qui n'en serait pas une - sa panthère gardait son attention sur les alentours. Rahkesh soupira légèrement une fois son observation faite, encore une journée qui n'avait servi à rien, d'autant plus qu'il n'aimait pas empiété sur la vie privée des gens, mais bon parfois, on devait le faire, mais dans ce cas, cela le rebutait, surtout pour des personnes du bon côté à priori, qui étaient purement innocents.

"Encore une journée pour rien, ma belle, au moins, on sera sorti."

Nuri leva la tête vers lui, comme si elle était d'accord avec lui, avant de se mettre légèrement en position d'attaque, prête à bondir. On dirait qu'elle sentait le danger, peut-être le fait aussi d'avoir vécu dans un climat de quasi dualité à Alkren. Rahkesh l'entendit grogner, et sans se retourner pour le moment, demanda.

"Si vous cherchez à m'avoir, sachez qu'à peine le premier sort sorti, vous aurez une panthère qui vous aura attraper la jugulaire et vous y passerez."

Parfois, il valait mieux prévenir que guérir, surtout qu'il ne savait pas de qui il s'agissait, et la plupart du temps, Nuri ne grognait que lorsque vraiment elle sentait un intrus, un danger, ou quelque chose qu'elle ne voulait pas voir dans les alentours.

Etrange fin de journée que de croiser un homme accompagné d’une panthère dans une ruelle habituellement déserte. Rien n’étonnait plus Alidor, mais il commençait à comprendre qu’il n’aurait aucune intervention à faire aujourd’hui. L’homme ne montrait aucun signe d’agressivité, même si il avait d’un habile mouvement sorti sa baguette magique. La rapidité d’exécution laissait entrevoir de belles qualités pour un duelliste, sous réserve qu’il soit capable derrière de suivre avec des sortilèges efficaces. Là n’était pas la question pour le moment. Un coup d’œil de l’homme sur son insigne lui fit comprendre à qui il avait à faire, la rencontre avec le félin avait fait totalement oublier à Alidor de se présenter officiellement.

Son interlocuteur ne lui en tiendrait pas rigueur, ce dernier ne semblait pas impressionné par le titre d’Auror à l’inverse de la majorité des gens. Ce dernier s’avança tranquillement vers la bête et la calma d’un simple murmure à l’oreille. Celle-ci devint en une seconde bien moins hostile, et reprit une position qui rassura définitivement l’Auror. Et même si connaissant l’agilité de l’animal, il gardait un œil sur son attitude, il put se reporter sur le maitre qui déclara calmement.

"Je ne réplique que si l'on m'attaque, et vous avez été le premier à sortir votre baguette."

Un bon point pour lui. Alidor avait sorti sa baguette beaucoup trop ostensiblement et rapidement. Il aurait du réfléchir un peu plus longtemps avant d’afficher une telle hostilité. Sortir sa baguette d’une telle façon était une véritable marque d’affrontement, il n’avait pas à faire cela. L’autre point qui attira l’attention de l’Auror était le fait qu’il soit encore prêt à répliquer alors qu’il connaissait le statut et le niveau magique qui est normalement associé à la fonction d’Auror. L’homme semblait sur de ses moyens, et de ses qualités en duel. Il avait qui plus est une alliée de choc en la personne de son animal de compagnie. L’homme continua sans qu’Alidor n’ait pris le temps de répondre.

"Est-ce que vous attachez vos hiboux ou vos chats qui sont vos familiers quand vous sortez ? Je présume que non. Dans ce cas, c'est la même chose pour elle. C'est juste un gros chat."

Un gros chat ? Même la panthère semblait ne pas apprécier le qualificatif. Comparez la condition des hiboux et d’un animal aussi sauvage était ridicule, mais sur le fond il n’avait pas tort. Dans la mesure où, aussi imprévisible soit l’animal, si il est parfaitement dressé et contrôlé par son maitre, il n’y a pas de raison de le laisser en liberté. Maintenant, la réaction de l’animal à son arrivée ne le laissait pas totalement confiant quand à l’absence de risque face à une telle bestiole.

"Elle n'aime pas être attachée, elle ne l'a jamais été, et ne le sera jamais. Elle ne fera pas de mal, si vous ne l'attaquez pas ou si vous ne m'attaquez pas."

Il parlait de façon très calme, et ne se souciait pas le moins du monde d’avoir à faire à une quelconque autorité. Il semblait presque s’amuser de cette situation, car il savait que l’Auror ne ferait rien à l’encontre de l’animal. Par principe, Alidor estima qu’il était de partir sur de bonnes bases, il n’avait pas pour habitude de se faire des ennemis inutile.

« J’ai été hâtif dans la sortie de ma baguette, je dois le reconnaitre. J’ai cru un temps me retrouver seul face à une panthère, qui soyons franc, n’a rien d’un gros chat. Je n’avais aucunement l’intention de vous lancer un quelconque défi. »

Il n’aimait pas particulièrement les longues tirades mais estima qu’il était temps de mettre les choses au point, et de se présenter à l’individu. Ce dernier disposait par ailleurs d’un accent qui ne sonnait pas tout à fait comme celui des britanniques. A première vue, cet homme était américain ou canadien mais Alidor n’aurait pu le certifier.

« Dans la précipitation, j’ai oublié de me présenter. Alidor Beia, membre du bureau des Aurors. Concernant votre animal, les règles sont ainsi faites, je n’ai aucun pouvoir à ce niveau-là. Libre à vous d’avoir une telle confiance en votre animal, si des accidents arrivent vous en serez entièrement tenu responsable. Il faut que vous le sachiez. »

Il avait parlé sur un ton poli, et avait simplement tenu à conseiller l’homme qui se tenait en face de lui. Il n’avait pas pour habitude de défendre la cause du Département des créatures magiques. Elle promulguait trop souvent des lois de répression, construite sur la peur d’animaux qu’ils ne connaissaient même pas. De plus, il saurait désormais qu’une panthère était en liberté dans le pays, et il ne tarderait pas à remonter à son interlocuteur en cas d’accidents. Pour ne pas en rester sur un discours aussi formel, il relança la conversation.

« Puis-je connaitre votre identité ? D’où votre accent vous vient-il ? »

Des questions banales mais qui lui servait à la fois à identifier précisément son interlocuteur, et à briser un peu la glace qui s’instaurait trop souvent dans chacune des discussions sous l’uniforme d’Auror. Alidor en profita pour ranger sa baguette sur son poignet, un inventeur s’était chargé de confectionner un bracelet qui permettait de tenir le morceau de bois et d’être prêt à dégainer en une fraction de secondes.

« Je vous suit dans ce raisonnement. C’est un premier pas vers les responsabilités, je ne peux que saluer la façon dont se tient votre félin. »

Oh il n'y avait pas de miracles pourtant. Nuri et lui avaient quasiment été élevés ensembles. A vrai dire, il l'avait eue assez jeune, un bébé, et du coup, ils étaient toujours restés ensembles tout au long de son enfance, puis de l'adolescence et enfin désormais du commencement de sa vie adulte. On n'avait pas vraiment fait grand chose concernant le dressage de Nuri, puisque tout était venu naturellement, peut-être que c'était également le fait que souvent chez lui, on obtenait son familier très tôt et qu'il fallait savoir le garder sous son contrôle pour éviter d'être exclu de l'Académie Magique.

« Que faites-vous dans sur le sol britannique si loin de votre belle contrée ? N’auriez vous pas étudié au sein de l’Académie Magique ? J’ai eu la chance de faire un stage de trois mois pour comparer nos méthodes de travail, stage au combien enrichissant. Le savoir c’est le pouvoir comme on dit à Alkren. »

Logique que par la suite, il souhaite en savoir d'avantage sur sa présence au sein même de l'Angleterre. Après tout, c'était assez rare pour qu'un étranger débarque ici, surtout vu le climat environnant vous me direz. En tout cas, s'il fut surpris en apprenant qu'il avait séjourné quelques temps au sein d'Alkren, il ne le montra guère. Trois mois ? Ce n'était pas vraiment suffisant pour bien connaître l'Académie, mais souvent on pouvait voir débarquer des étudiants étrangers pour des stages relativement rapides, histoire de se perfectionner. Cela arrivait souvent si un chasseur de talents dénichait quelqu'un. Mais malgré tout, la plupart des étudiants étrangers découverts y restaient pour plusieurs années. Il avait dû être recruté en quelque sorte, après ses études à Poudlard dans ce cas, on ne voyait pas vraiment d'autres solutions.

"Disons qu'on a rarement le choix, et que si on ne tient pas notre familier sous contrôle, vous risquez de vous faire renvoyer de votre école. Et puis en l'ayant eu jeune, cela aide pour maitriser et comprendre l'animal."

Nuri savait parfaitement qu'on parlait d'elle, mais en tout cas pour le moment elle semblait bien calme. Il n'y avait plus de danger, elle pouvait relâcher pendant quelques instants sa concentration sur Alidor, gardant une posture plus relaxante dirons nous, bien qu'avec une panthère, on ne savait jamais à quoi s'attendre vous me direz.

"Je ne suis pas du genre à rester au même endroit longtemps. J'aime bouger, et donc après l'Afrique, l'Asie, me voilà ici."

En gros, il voyageait, on ne disait pas pour quoi, de toute manière chacun avait le droit à ses secrets, mais on disait en général pourquoi il se trouvait ici. Peut-être le plaisir de découvrir d'autres contrées, on n'était pas du genre à se sédentariser sur le moment, quoique cela faisait un an qu'il était ici mais bon.

"Alkren n'est pas vraiment connue du côté européen, vous avez dû avoir la chance de croiser un des chasseurs de talents de l'Académie pour avoir la possibilité d'effectuer ce stage. Nvara est assez pointilleuse concernant les étudiants étrangers à vrai dire."

Même en trois mois, il avait dû remarquer pas mal de choses concernant l'Académie Magique d'Alkren, notamment les duels assez constants entre les différents clans ou même dans les clans directement. Mais bon, chaque école avait sa propre méthode d'enseignement.

"Disons que chaque école ne fonctionne pas de la même manière, et que si j'étais venu à Poudlard entre deux années à Alkren, j'aurais trouvé cela totalement différent également."

[ HJ : Si tu as besoin - si tu continues à parler de l'Académie Magique d'Alkren - j'ai la fiche de l'école détaillée, au besoin, si tu veux plus de détails sur celles-ci ]